Menuiserie : Croquis et plans

La mise en œuvre d’un projet se décompose en étapes successives, reliées entre elles et complémentaires. Le dessin est une de ces étapes. Dessin ou dessein? Un seul mot réunit à l’origine ce que nous avons séparé. Nous allons maintenant penser avec la main, en dessinant, et nous projeter déjà dans la mise en œuvre du matériau brut. À cette condition seulement, le dessin peut être pertinent : il devient dessein, projet.

De l’idée à la forme

Tout commence par une idée. Vague au début, elle doit prendre forme sur papier libre: c’est le croquis. À titre d’exemple, voici l’élaboration d’une table d’extérieur en rondins de bois, qui doit être exécutée avec simplicité à l’aide d’un outil pour tenons ronds et d’un simple vilebrequin ou d’une perceuse (procédé Veritas). Le dessus n’est pas encore déterminé, il devrait également être exécuté à l’aide de branches de bois vert.

Le premier croquis recherche des proportions approximatives et s’attache surtout à concevoir un piètement stable. Le croisement des entretoises permet de trianguler la structure, qui devient ainsi indéformable. La qualité esthétique du dessin n’a pas d’importance, il peut comporter des reprises et omettre de définir certaines parties. Le dessin en perspective permet de visualiser l’ensemble en une seule vue.

Une vue en coupe permet de préciser les détails de l’assemblage et les proportions. Il apparaît qu’une légère inclinaison des pieds donne une meilleure assise à la table. De plus, les pieds gêneront moins les genoux des convives s’ils sont placés en retrait. Le dessus est formé par un cadre comportant quatre traverses et deux rondins principaux, qui reçoivent les pieds et soutiennent le plateau. Ce plateau est formé par des branches de faible diamètre, ligaturées ou fixées par tourillon. Les proportions générales sont encore approximatives. Il apparaît déjà quel ‘inclinaison des pieds oblige à recouper des entretoises de longueurs différentes et à creuser des mortaises légèrement inclinées : le travail à effectuer exige de la précision, il faudra donc tracer une épure ou réaliser un plan coté.

Les croquis techniques, montrant les détails de fabrication, doivent alterner avec des croquis plus réalistes, qui permettent d’imaginer le produit fini. Le technicien et l’esthète qui vous habitent travaillent main dans la main.

Le dessin sur planche

Habituellement, le dessin à la règle, à l’équerre et au compas se fait sur une planche de bois tendre rigoureusement équarrie: les côtés doivent être parfaitement d’équerre. Pour tracer des traits parallèles, on utilise un té. Les traits perpendiculaires aux premiers se font soit à l’aide d’une équerre posée sur le té, soit à l’aide du té placé contre les côtés adjacents. Les mesures sont reportées à l’échelle grâce à une règle graduée. Pour le mobilier, l’échelle utilisée est en général de 1:10, soit 1 cm pour 10 cm. C’est une échelle simple à utiliser. Pour les ouvrages plus grands, on utilise l’échelle de 1:20 (5 cm pour 1 m) ou de 1:50 (2 cm pour 1 m). Il est naturellement possible et même conseillé de travailler à l’échelle 1 (grandeur nature), mais cela se fait au stade de l’épure. L’échelle 1:2 (demi-grandeur) est une solution intermédiaire qui permet d’éviter de réaliser plusieurs dessins.

La cotation.est utile pour la suite des opérations. Elle s’obtient soit par mesure directe sur le plan à l’échelle, soit par calcul : solution préférable car plus précise. Enfin, certaines grandeurs ne peuvent être directement mesurées sur le plan orthogonal, car les pièces sont placées en biais. C’est ici le cas des pieds et des entretoises, dont une mesure approximative peut seulement être prise sur la vue de dessous.

 

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