Les bois exotiques

Les explorateurs et les migrations humaines ont permis la découverte d’arbres et de bois inédits, souvent intéressants pour leur dureté ou leur couleur. Certains ont pu être acclimatés dans nos régions tempérées, et se sont intégrés au paysage au point de faire oublier leur origine lointaine (platane … ). D’autres ne peuvent se développer que sous des climats tropicaux ou équatoriaux: ce sont ceux que l’on continue à qualifier d’ << exotiques >>.

Dès leur introduction sur les marchés européens, autour du XVIIe siècle, ils furent employés dans la fabrication des meubles précieux, ce qui donna naissance à une nouvelle profession: le menuisier en ébène, l’ébéniste. En raison de leur prix élevé, lié à leur acheminement, ils ont été d’emblée utilisés en placages, d’abord sciés, puis tranchés de plus en plus fin pour perdre le moins de matière possible. Ils’ ensuivit le développement de techniques et de produits spécifiques, notamment les colles, qui ont bouleversé l ‘industrie du bois (les charpentiers, qui n’utilisaient pas la colle, construisent désormais des ouvrages de portée inédite grâce au lamellé-collé).

Le goût contemporain pour les ouvrages en bois a conduit les importateurs à proposer des bois naturellement résistants aux agressions extérieures, insectes et champignons notamment. Les bois exotiques sont les mieux placés sur ce marché. Ils ont aussi l’avantage de leurs dimensions importantes et de l’absence fréquente d’aubier différencié: un arbre qui ignore l’alternance des saisons présente une grande uniformité d’aspect.

Toutefois, ces bois réservent souvent des désagréments: poussières irritantes ou provoquant des allergies, odeur fétide, matières minérales incorporées à la cellulose. Cette dernière caractéristique, fréquente, et qui concerne aussi certains bois tendres, oblige à employer des outils tranchants particulièrement durs: dents des scies stellitées ou garnies de pastilles en carbure de tungstène.

Des considérations écologiques peuvent entraîner à éviter l’emploi des bois exotiques : à chacun de faire la part des choses entre une volonté bien légitime des pays du Sud de se développer, une déforestation abusive et contre-productive, un protectionnisme inavoué des pays européens sous couvert d’ écologisme. Sans entrer dans ce débat, il est bon de préciser que certains labels existent, qui garantissent le contrôle de l’origine et de la bonne gestion des bois concernés.

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